Le Bénin est un petit pays d’Afrique de l’Ouest connu pour son attachement aux cultures endogènes. Dans ce pays existent des réalités tout à fait surprenantes, des mœurs et coutumes… bref, un passé riche. Nous vous proposons de découvrir dans cet article, le top 5 des sites touristiques les plus intéressants dudit pays.
Temple des pythons (Ouidah)
Peu après la guerre fratricide qui a opposé le royaume des hwéda (devenu Ouidah) au royaume de Danhomey, l’adoration des pythons a vu le jour dans les deux royaumes. La naissance de cette divinité remonte à 1717. Elle fut pendant longtemps le dieu protecteur des hwéda. Aujourd’hui, avec la mondialisation et la disparition des religions endogènes, l’adoration du python semble s’estomper progressivement même si quelques-uns restent encore attachés à la chose. C’est le temple de pythons qui abrite le sanctuaire de cette divinité.
En effet, le python est un serpent, mais à la différence des autres, il est inoffensif. Plus de 5 000 personnes en font leur dieu protecteur et le vénèrent respectueusement. Mieux encore, ce reptile unique en son genre par son caractère inoffensif est l’objet d’un temple entier exclusivement consacré à lui. Ce temple est situé à l’entrée de la ville de Ouidah, non loin de la basilique de ladite ville. Il demeure un lieu sacré et plein d’histoires. Tous les jours, des centaines de personnes visitent ce temple hors du commun qui baigne encore dans une tradition vieille de plus de 400 ans.
Sur place, vous verrez des agents qui vous aideront à découvrir ce centre touristique. Compétents et accueillants, ils répondent à toutes vos préoccupations et vous renseignent suffisamment sur l’histoire et tout ce que vous voudriez savoir. Vous pourrez aussi observer de près les pythons et même les toucher. Par ailleurs, une possibilité vous est offerte de prendre les pythons, de les mettre au cou et même faire des photos avec eux. Rassurez-vous, les pythons ne vous mordront pas. Les visiteurs de ce centre touristique le font et pourront témoigner du dispositif sécuritaire mis en place pour assurer votre intégrité.
La porte de non-retour
Le Bénin est réputé être le plus actif des points d’embarquements des esclaves durant la traite négrière. En effet, les esclaves avant d’être embarqués à bord des navires subissaient plusieurs protocoles et finissaient sur la plage Djègbadji. Cette plage était pour eux non seulement le lieu où ils passaient les derniers moments sur la terre de leurs aïeux, mais aussi la dernière vision qu’ils emportèrent avec eux. Ensuite, ils étaient embarqués pour des destinations lointaines. En 1992, la république du Bénin avec l’aide de l’UNESCO a érigé sur la plage de Ouidah un monument en souvenir de ces dizaines de millions d’âmes partis pour toujours. La porte de non-retour empêche l’amnésie historique de s’installer et reste le témoin vivant des bras valides noirs qui par leur sang et leur sueur demeurent les véritables victimes de la traite négrière.
Aujourd’hui, le monument de la porte de non-retour est un incontournable site touristique dans la ville de Ouidah. Il est conçu avec une architecture de haut niveau et donne l’impression d’être une véritable porte. Au sommet de l’arche, des esclaves enchaînés marchant vers la mer sont représentés dans un large bas-relief. Aux deux extrémités du monument, on peut déceler une caricature des navires et des chaînes avec lesquelles les esclaves étaient ligotés. La porte du non-retour est certes un beau monument, mais il reste un lieu plein d’émotion et le symbole d’un passé tumultueux.
Le parc national de la Pendjari
Le parc national de la Pendjari est un vaste espace protégé au nord du Bénin. Il est situé dans le département de l’Atacora et s’étend sur les communes Tanguiéta, Matéri, et Kérou. Le parc national de la Pendjari a été créé en 1986 et englobe outre le parc, une vaste zone de chasse et une zone de tampon. Il est d’une superficie totale de 275,5 km², et couvre 270 000 hectares.
Le parc national de la Pendjari regorge d’espèces animales et végétales exceptionnelles. Parmi tous, le guépard est l’emblème du parc. Cet animal prédateur est préservé au sein des forêts du parc. On le trouve dans les savanes herbeuses et surtout le long de la rivière Pendjari. Les lions quant à eux y sont en petit nombre (environ une cinquantaine) en raison de la forte concurrence qui existe entre les carnivores. Oui, on trouve aussi au parc Pendjari d’autres carnivores comme l’hyène, le chacal, le léopard, etc. Le parc renferme aussi d’herbivores au nombre desquels on peut citer l’hippopotame et l’éléphant d’Afrique.
Par ailleurs, d’autres herbivores rares comme le damalisque, l’hipotrague, le code de Buffon, le buffle d’Afrique et le bubale font du parc de la Pendjari une destination touristique extraordinaire.
La végétation y est variée avec 241 espèces végétales réparties en 53 familles. Des arbres rares et très vertueux comme le baobab, le néré et le dattier du désert ornent la végétation du parc. Le parc national de la Pendjari reste une aire protégée du Bénin et attire toujours les ambitions touristiques issues de divers horizons. Il séduit par les merveilles qu’il renferme.
Le musée historique d’Abomey
Le musée historique d’Abomey est un ensemble de palais royaux. En effet, en trois siècles, 12 palais royaux ont vu le jour à Abomey. Ce prestigieux musée a été construit sous l’administration coloniale en 1944. Du tout premier Houégbadja au dernier Agoliagbo, dès que les rois devenaient fraîchement souverains, ils se sentaient dans l’obligation d’ériger leur propre palais près de celui de leur prédécesseur. En effet, le musée historique d’Abomey est abrité par le palais du roi Ghézo. Il s’étend sur plus de 40 hectares et détient un patrimoine constitué de plus de 1 400 objets historiques.
Les constructions en terre ont souffert de l’effet du temps et de l’incendie volontairement causé par le roi Béhanzin. Il ne reste plus que les palais de Ghézo et de Glèlè dans lesquels le musée est aménagé. C’est une coopération française qui s’occupe de la rénovation des lieux et qui lutte également contre la dégradation des objets historiques. Le site touristique est sous la protection de l’UNESCO qui le reconnaît comme un patrimoine mondial.
Le musée présente des objets ayant appartenus aux différents rois. On peut voir des ombrelles, des bijoux, des tuniques… Dans une autre salle baptisée salle de trônes, sont exposés les trônes des rois. Celui qui attire le plus l’attention est celui du roi Ghézo, car il repose sur quatre crânes humains. Cela témoigne de la cruauté dont les souverains avaient fait montre durant leurs règnes. Les femmes quant à elles ne pouvaient pas être souveraines, mais elles se contentaient d’être de braves guerrières qui vont même jusqu’à se couper les seins pour mieux tirer à l’arc. Elles étaient très redoutables et excellentes au combat. Une salle leur est aussi consacrée. Dans ladite salle, sont exposés des caricatures des amazones et leurs objets de combat.
L’intérêt du musée est de conserver les objets originaux et d’empêcher qu’ils soient frauduleusement soustraits par les malintentionnés. Il n’en demeure pas moins qu’il est aussi employé comme un célèbre site touristique qui ne cesse de battre de records de popularité et de visites.
La forêt Kpassè
La forêt Kpassè est un vaste espace situé au centre de la ville de Ouidah. En effet, son origine remonte à l’époque de la création de la ville de Ouidah. Selon la légende, le roi Kpassè, le fondateur de la ville de Ouidah se serait miraculeusement transformé en un grand iroko au milieu d’une forêt afin d’échapper à ses ennemis. Dès lors, le lieu fut couronné d’une sacralisation spirituelle afin de protéger la mémoire du fondateur de la ville dont l’esprit repose dans ce mystérieux arbre vieux de plusieurs siècles.
Cette mystérieuse forêt est au cœur des divinités vodou qui y sont représentées en grand nombre. Le principal fétiche au sein de cette forêt est l’arbre qui incarne l’esprit du roi. D’autres divinités comme le serpent (vodou DAN), le SAKPATA, le AIDOHWEDO, etc. reposent dans des cases fétiches au sein de cette forêt. La forêt était strictement interdite à toute personne non initiée en raison des secrets qui y sont cachés. Mais depuis 1992, il est devenu un site touristique très fréquenté par des touristes béninois comme étrangers. Cependant, certains endroits restent proscrits aux visiteurs. Seuls les initiés peuvent mettre pied en ces lieux où la spiritualité endogène atteint son paroxysme. Au fond de la forêt par exemple se trouvent des espaces sacrés, des couvents et même un temple dans lequel de jeunes gens initiés sont en apprentissage auprès de vieux sorciers.
La sacralisation de cette forêt se traduit aussi par un arbre à souhaits qui est situé dans une zone de cette forêt appelée forêt des rois. On peut faire un vœu et espérer qu’il se réalise si en le faisant on pose sa main gauche sur l’arbre et on laisse un présent à ses pieds. Un capitaine de l’armée colonisatrice française avait fait dresser un bâtiment au sein de la forêt parce qu’il avait vu son vœu se réaliser.
La forêt Kpassè reste un lieu plein de mystères et une destination touristique incontournable au sein de la ville de Ouidah. Des dizaines de visiteurs y affluent tous les jours et y ressortent l’esprit chargé.